Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pour des écoles casernes!
12 février 2011

FERMETURE DES ECOLES RURALES : LA MENACE SE PRECISE

ACCUEIL    

FERMETURE DES ECOLES RURALES : LA MENACE SE PRECISE

 

Un projet encore trop confidentiel de mise en réseau des écoles met en péril la survie des écoles de villages : cette hypothèse de fonctionnement a déjà été proposée dans le passé, mais c’est la première fois que la fermeture des écoles rurales à classe unique et à deux classes (et même à trois classes dans la dernière mouture) est clairement évoquée.

Et puis des annonces et signes avant-coureurs sont là :

                   Le rapport Thélot s’est bien gardé d’évoquer ouvertement ce sujet explosif, mais en Février 2004, Monsieur Thélot avait indiqué aux représentants de l’association Ecole et Territoire qu’il recevait que l’administration avait condamné ces petites structures, mais que vu leurs bons résultats, on créerait des classes à cours multiples en ville pour les enfants en difficulté !!!

                   La loi de décentralisation passée au 49-3 cet été prévoit dans son article 86 sur l’éducation de confier la responsabilité des écoles élémentaires et maternelles non plus aux communes, mais aux communautés de communes, avec possibilité de créer un Etablissement Primaire Local d’Enseignement dont le règlement et les objectifs ne seraient plus déterminés par l’Etat mais par la communauté de communes (dans le projet de loi, ces Etablissements fonctionnent sur le principe d’un réseau de 10 à 30 classes !!!).

                  Une circulaire du Ministère de l’Intérieur de Septembre 2004 précisant les compétences des communautés de communes dans le cadre de la décentralisation incite fortement ces communautés à prendre la compétence scolaire en lieu et place des communes pour créer des réseaux d’écoles.

                  Le département de Seine-Maritime a la malchance de servir de lieu d’expérimentation pour ce projet, et l’Inspecteur d’Académie y propose dans le cadre de la mise en réseau des écoles la fermeture de 258 écoles à classe unique, à deux ou trois classes (permettant de « récupérer » 300 postes d’enseignants, ce qui est la seule véritable motivation de ce projet, non avouée mais bien réelle).

                  Le 29 Avril 2004 un décret est passé, supprimant pour les représentants de l’Etat l’obligation de faire une étude d’impact social et humain lors de la fermeture d’un service public (le Préfet n’est plus tenu de faire cette étude lorsqu’il ferme un bureau de poste, le Trésorier Payeur Général non plus quand il ferme une perception, le Responsable des Services Hospitaliers quand il ferme une maternité ou un service dans un hôpital et … l’Inspecteur d’Académie quand il ferme une école ! Si  ce n’est pas de la préméditation, ça y ressemble !)

Nous serons vraisemblablement mis devant le fait accompli, avec une multitude de raisons cachant en réalité une démarche comptable : la mise en réseau telle qu’elle figure dans le projet permet à l’Etat de récupérer des postes d’enseignants…

Mais qu’implique-t-elle pour vos enfants et vous ? Le projet évoque des regroupements de 10 à 30 classes.

                      Soit ces regroupements sont des regroupements concentrés et tous les enfants d’un secteur pouvant compter de trois à une quinzaine de villages se retrouvent dans une même école, implantée dans une commune « pôle », un peu sur le système du collège.

                      Soit ces regroupements sont dispersés et chaque école devient un site de scolarisation qui accueille un niveau d’âge (un village scolarise les CP, un autre les CE1, etc…).

CONSEQUENCES :

                      Pour les enfants : heure de réveil plus précoce et transports en car, sauf pour ceux qui sont scolarisés sur le site de scolarisation de leur village. Fin des activités « multiâges » et du bénéfice prouvé du brassage de plusieurs tranches d’âges dans une même classe. Séparation des frères et sœurs dans le cadre d’un regroupent dispersé.

                      Pour les parents : suppression du lien social que constituent l’école de village et ses temps forts (beaucoup de relations entre familles naissent autour de l’école, les nouveaux arrivés dans le village s’intègrent souvent par le biais de l’école). Suppression arbitraire de l’école de proximité, qui est souvent un des tous premiers points qui ont motivé l’installation d’une famille dans un village. Participation au coût de transport (un peu comme pour les collégiens et lycéens, avec les cartes Optile ou Imagin’R).

                      Pour la commune : la fermeture d’une école est souvent vécue comme une petite mort du village (constat dressé par l’Association des Maires Ruraux de France). Le fait que le coût de transport soit en partie répercuté sur les collectivités locales entraîne souvent une croissance forte des impôts locaux (constat dressé par Alain Mingat et les chercheurs en Economie de l’Education de l’IREDU de Dijon, organisme dépendant du CNRS).

 

Calendrier des opérations : Décembre 2004 ou Janvier 2005 dépôt du projet de loi d’orientation sur l’Education, discussion au Parlement jusqu’au printemps, vote en Avril 2005, mise en place à la rentrée de septembre 2006…

Publicité
Publicité
Commentaires
Pour des écoles casernes!
  • La politique de regroupement des écoles primaires La prise de compétence scolaire par les communautés de communes. La fermeture inéluctable des petites structures. La volonté de nuire à l'école publique en créant des écoles casernes.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité